Venue
gVenue d'on ne sait où, elle est là,
Dans les feuilles rouges du hêtre perchée.Elle a un visage étroit, des yeux de chat;Elle observe ce qui se passe en bas.Sous son arbre il en passe toute la journée,Et tous ont les yeux baissésCherchant dans les fissures du trottoirUn peu de leur âme abîmée dans le désespoir.Le soir, on déroule un campement de fortune,Un carton devient lit, sous le clair de la lune.Une bouteille a surgi,Refuge contre les monstres de la nuit.Venue d'on ne sait où, elle est esprit chantantEt souffle ses soupirs en notes infinies,Antienne frémissante, fondant ses harmoniesDans le bruissement des feuilles volant au vent.Au matin plus rien dans la bise...un songe dans le vent.Les branches dénudées se serrent en grelottant,L'automne a jeté au sol une brassée de feuilles brunes.Seul subsiste pour celui qui a dormi là,Le souvenir étrange d'un impalpable voyage,
De bras consolateur et frais, d'un rire égrené sous la lune...